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Cycle de production du manioc : La part des petits producteurs

Gwladys MEYAN-YA

Derniers maillons ou premiers maillons de la chaîne de valeur du manioc (dépendant de l’angle abordé), les petits producteurs apparaissent comme l’élément incontournable dans la production du manioc en Afrique centrale.

Placés sous les projecteurs au Forum régional sur le manioc en Afrique centrale, ils sont venus nombreux et de divers horizons partager leur expériences et surtout apprendre et échanger avec les différents acteurs intervenants dans les processus de production, transformation et commercialisation du manioc.

Les petits producteurs sont ceux-là qui assurent la sécurité alimentaire, dans ce sens où ils approvisionnent nos marchés en produits et vivres, mais sont presque toujours lésés dans nos sociétés. Les techniques agricoles utilisées dans la pratique de leur activité sont généralement ancestrales étant donné qu’ils souffrent cruellement du manque d’accompagnement et aussi surtout de formations. Leur activités peu vulgarisées se limitent très souvent aux frontières régionales, voire départementales.

Un problème majeur auquel ces producteurs font face, tel qu’illustré lors des discussions du Forum, est celui du renforcement des capacités. S’informer et s’outiller sur les résultats de la recherche pour mieux valoriser leur production. A ceux ci, s’ajoutent :

  • Problèmes financiers, l’un des plus cités : Produire et transformer le manioc nécessite un minimum d’acquis financier. Obtenir des prêts dans nos institutions financières pour une activité agricole reste encore souvent un mythe.
  • les problèmes de logistique : l’accès au zones de production reste un véritable casse tête pour la plus part des cultivateurs, et ceci provoque souvent des énormes pertes économiques.
  • Problèmes de conservation : le manioc ayant une durée de vie très limitée après récolte requiert une conservation particulière sur une courte durée.
  • Les problèmes de transformation : les produits dérivés du manioc subissent plus ou moins un processus de transformation minutieux. Établi dans de véritables usines de transformation ou des simples cases aménagées, le processus de transformation du manioc se doit de bénéficier d’une technique adéquate, hygiénique et maîtrisée. Mais, cela n’est pas toujours possible dû au manque de connaissances et de moyens financiers.

Face à ses différents enjeux, peu d’opportunités sont offertes aux petits producteurs de manioc. En effet, il leur est conseillé de se regrouper en coopératives pour mieux bénéficier d’un soutien quelconque. Cependant l’ouverture pour les gros marchés reste très restreinte et souvent inaccessible. Les actions gouvernementales menées dans ce sens prennent forme petit à petit. Des fonds peuvent être levés auprès d’associations partenaires pour renforcer la capacité de développement.

Divers autres projets et organisations PIDMA (Projet d’investissement et de développement des marchés), PROPAC (Plate-forme sous régionale des Organisations Paysannes d’ Afrique Centrale), PRASAC (Pôle Régional de Recherche Appliquée au développement des Systèmes Agricoles d’Afrique Centrale) et bien d’autres, ont été initiés et mis en place dans le but d’accompagner ces acteurs du développement.

Le constat est clair : les petits producteurs jouent un rôle clé dans la chaîne de valeur du manioc mais cependant éprouvent beaucoup de difficultés aussi bien techniques que financières. Outre ces blocages le défi majeur reste d’encourager la jeunesse à s’intéresser à la pratique agricole en général, à la filière manioc en particulier.

Gwladys MEYAN-YA

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