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L’IITA innove en matière de production et transformation de manioc

Gwladys Meyanya

Le manioc, de son nom scientifique Manihot esculenta, est une plante qui ne cesse de démontrer son importance pour assurer la sécurité alimentaire dans les pays de la sous–région d’Afrique centrale. Au Cameroun principalement, il constitue la deuxième source d’apport en hydrates de carbone juste après le maïs. Cependant, la production et la consommation locale des tubercules de manioc restent conditionnées par ses propriétés aussi bien chimiques (teneur en cyanure) que physiques (texture des tubercules).

C’est dans cette optique que l’Institut International d’Agriculture Tropicale, de son acronyme anglais IITA, a mis sur pied différentes nouvelles variétés de manioc, en vue de palier les principales difficultés auxquelles faisait face la population riveraine. En effet, ces variétés améliorées sont non seulement résistantes aux maladies et aux ravageurs http://bit.ly/2hfagBw, mais aussi ont une faible teneur en cyanure et résistent également à la sécheresse. http://bit.ly/2g8kylT

De ce fait, l’IITA a établi des champs expérimentaux dans son enceinte, afin de mieux apprécier l’évolution et l’adaptation de ces variétés améliorées de manioc.

Parmi ces variétés, nous pouvons citer :

  • Abui-kpwem (92/0326) : Qui signifie « bon manioc » en langue Ewondo (langue locale Camerounaise). C’est une variété résistante à la mosaïque, la bactériose, modérément résistante à l’Anthracnose, tolérante à la pourriture des racines. Elle a un rendement de 20 à 30 tonnes à l’hectare.
  • Nko’hmenzui (96/1414) : Qui signifie « produit beaucoup » en langue Ewondo. C’est une variété résistante à la mosaïque, modérément résistante à l’Anthracnose et la bactériose, susceptible à la pourriture des racines et à l’acarien vert du manioc. Elle a un rendement de 22 à 35 tonnes à l’hectare et un cycle végétatif de 12 mois.
  • Abeng-ngon (96/0023) : Signifie « belle femme » en Ewondo. C’est une variété résistante à la Mosaïque, la Bactériose, l’Anthracnose, hautement tolérante à la pourriture des racines, tolérante à l’acarien vert. Elle a un rendement de 18 à 27 tonnes à l’hectare et un cycle végétatif de 12 mois.
  • Ayengye-sahti (92/0057) : C’est une variété résistante à la mosaïque et la bactériose, modérément résistante à l’anthracnose, tolérante à la pourriture des racines. Elle a un rendement de 21 à 30 tonnes à l’hectare et un cycle végétatif de 12 mois.
  • Mbongwatobo (92/0067) : « manioc propre » en Ewondo. Elle est résistante à la mosaïque et la bactériose, modérément résistante à l’Anthracnose, tolérante à la pourriture des racines. Elle a un rendement de 20 à 30 tonnes à l’hectare et un cycle végétatif de 12 mois.

La transformation pas en reste à l’IITA

Les variétés améliorées de manioc permettent de réaliser une multitude de produits destinés à la consommation. Parmi les plus populaires :

  • Le Gari : qui a constitué le sujet de base pour la rédaction d’un guide pratique, très détaillé, à l’intention des petits exploitants. Ce guide comprend toutes les étapes liée à la transformation de manioc en Gari, y compris le listing du matériel adéquat ainsi que les règles de sécurité et d’hygiène. Il permet à un quiconque de se lancer dans la production de Gari. http://bit.ly/2h0yOiz
  • La Farine de manioc : elle se substitue parfaitement à la farine de blé pour l’élaboration de nos pâtisseries quotidiennes (crêpes, gâteaux, biscuits,…)
  • Les chips : parmi la variété produite, il y a entre autres, celles faites à base de manioc jaune salé et celles enrichies au niébé (légumineuse).

L’IITA a fait du manioc une de ses priorités aussi bien dans la production que la transformation. Les différentes actions entreprises permettent un net partage et échange entre les chercheurs et la population locale. On peut aussi noter les efforts menés pour encourager les jeunes à se lancer dans la transformation des tubercules de manioc afin de générer des sources de revenus.

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