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Manioc, Manioc et encore Manioc !

Guy Fleury Giramahoro

Le saviez-vous? Le manioc constitue une nourriture de base pour toutes les populations de la région de l’Afrique centrale. Avec une production de 40 millions de tonnes en 2013, l’Afrique centrale à elle seule a atteint près d’un tiers de la production de l’Afrique dans son ensemble. Le Cameroun et la République Démocratique du Congo étant les principaux producteurs de la région.

Avec une potentialité de transformation en près de 33 sous-produits différents, le manioc apparait comme l’une des cultures agricoles présentant le plus grand potentiel sur le plan de l’amélioration de la productivité, de la création de valeur ajoutée et de développement du commerce régional.

Le manioc est cultivé dans les régions tropicales et présente plusieurs atouts qui font bien de lui une culture stratégique pour réduire la pauvreté et atteindre les objectifs des politiques de sécurité alimentaire et nutritionnelle. En effet, cette plante offre une résistance lorsque cultivée dans des zones qui présentent des conditions climatiques difficiles. Elle fait preuve d’une grande capacité à résister aux périodes de sécheresse et à croître dans des sols peu fertiles. Un exemple concret est le cas de la République Centrafricaine où le manioc a contribué à pallier une situation d’insécurité alimentaire grâce à sa facilité d’accès et sa richesse nutritive.

Et, en plus de ses qualités nutritives, ses feuilles sont également utilisées comme plantes médicinales dans la région pour les maladies telles que la gale et la variole…

Saviez-vous qu’à base de manioc, on peut fabriquer du jus et des spaghettis ?
Le Gari Light est un jus à base de manioc fabriqué par la Pme Gariland (située Mbalmayo, au centre Cameroun) site visité le 6 décembre 2016.

Les Miondonini sont des spaghettis aussi fabriqués par Gariland. Ils sont connus au Cameroun pour être consommés par l’équipe nationale de football, les « Lions indomptables ». Si vous vous demandiez d’où vient leur énergie… vous avez peut-être un élément de réponse !

Challenge pour la région : Limiter les pertes post-récoltes
Le manioc est un tubercule qui se détériore s’il n’est pas transformé dans les 48h après la récolte. Cela conduit à un grand taux de perte. Les pertes post-récoltes constituent donc un grand défi pour les intervenants dans la chaine de valeur. L’installation d’unités de transformation est une solution à ce challenge.

L’intégration des femmes et la Communication
Cultivé à 90% par les femmes, une approche genre à chacune des étapes est importante pour permettre un développement inclusif.

Pour pouvoir transformer et commercialiser le manioc de manière efficiente et à grande échelle, une grande communication devrait être faite concernant tous les maillons de la chaine. Cela impliquerait un encadrement des producteurs pour augmenter et homogénéiser la production. Un canal de communication entre les producteurs, les transformateurs, les vendeurs grossistes et les vendeurs détaillants pourrait solidifier et dynamiser la filière. En effet, peu de partages ne permettent pas de capitaliser sur les réussites et les échecs. Ainsi, le Forum régional sur le manioc en Afrique centrale se tient à point nommé.

Guy Fleury GIRAMAHORO

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