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Trois clés pour vaincre la réticence des banques à financer le secteur agricole

 

Dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, l’agriculture est le premier secteur d’activité économique. Elle occupe près de 75 %  de la population. Son principal problème demeure le financement. En effet, beaucoup d’institutions financières réticentes à investir dans l’agriculture, jugeant le secteur trop aléatoire.

Le financement des chaines de valeur agricoles est nécessaire pour le développement de ce secteur et pour impacter par là-même la croissance économique des Etats. Encore faut-il convaincre les banques à investir davantage dans le secteur agricole.

Esther Muiruri, Responsable Marketing et Communication à Equity Bank du Kenya ne manque pas d’idées. Elle les a développées lors du second Briefing Continental Africain au tour du thème « Promouvoir des modèles financiers inclusifs pour les agriculteurs africains ». C’était le 14 juillet dernier à Nairobi au Kenya, ne marge de la conférence internationale sur le financement de l’agriculture « Fin4Ag14 ».

Son approche tient en trois clés essentielles. D’abord, le recrutement de spécialistes en agriculture dans les banques pour l’expertise des exploitations agricoles. Car les banquiers classiques ne comprennent pas la nécessité du financement dans le secteur agricole.

Ensuite, Esther Muiruri préconise aux banques l’organisation de formations pour les agriculteurs pour débattre des questions pertinentes du financement agricole.

Enfin, la formation des agriculteurs à la gestion financière et à l’épargne. Cette formation, à l’en croire, permettrait à la banque de s’assurer que l’agriculteur est capable de bien gérer les fonds qui lui sont octroyés. Car le besoin de financement, ce n’est pas seulement l’argent.

Pour Esther Muiruri, l’agriculture a des risques, mais, une bonne collaboration avec les agriculteurs permet de les éviter ou de les limiter. Ainsi en bon collaborateur, la banque doit chercher à avoir des informations sur la météo, l’état du marché, les business dans lesquels les petits exploitants sont impliqués, la coopérative agricole à laquelle appartient l’agriculteur, son fournisseur d’intrant, etc.

Fort de ses expériences dans la finance agricole, Esther Muiruri propose par ailleurs, la prise en compte des besoins sociaux des agriculteurs. A ce niveau la banque doit examiner la taille de l’exploitation agricole de l’agriculteur, sa capacité à rembourser afin de lui fournir un prêt adapté.

Un autre facteur important selon Esther Muiruri est la diversification des activités agricoles du client. Et pour cause.  Il peut arriver que les prix tombent dans une spéculation agricole : par exemple le prix du coton peut chuter d’une saison à une autre. Dans ce cas seule la diversification des activités agricoles peut permettre à l’agriculteur et à la banque de se tirer d’affaire.

Blog rédigé par Marthe Montcho, journaliste citoyen pour la conférence Fin4Ag.

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